Mon cheval tousse : que faire ?
Au départ, la toux est un réflexe naturel destiné à expulser le mucus et les particules étrangères hors des bronches et de la trachée. Lorsqu’elle devient chronique, elle peut devenir source d’inconfort au repos ou d’intolérance à l’effort. Ce n’est pas un symptôme à prendre à la légère : mal traitée, la toux chronique peut avoir des conséquences sur le long terme. De plus, il peut s’agir d’une pathologie contagieuse, il est donc crucial d’adopter les bons réflexes dès le départ.
Tout d’abord, il faut observer votre cheval pour savoir s’il tousse de manière ponctuelle, ou si cela est répété, et/ou associé à d’autres symptômes (fièvre, jetage nasal, baisse de performances, saignements des naseaux…). Dans quelles circonstances cela se passe-t-il (travail, poussière, alimentation…), est-ce que la toux est sèche, quinteuse ou grasse ? Y a-t-il d’autres chevaux dans l’écurie qui présentent les mêmes symptômes ? Les ganglions sont-ils augmentés, douloureux ? Un nouveau cheval a-t-il été introduit dans l’effectif ? Les vaccins sont-ils à jour ?
Forts de ces informations, vous allez pouvoir adopter les bons réflexes :
-Si la toux est débutante, sèche, sans atteinte de l’état général, commencez par éliminer un maximum l’exposition à la poussière (mouiller le foin, mettre le cheval dehors ou dans un boxe bien aéré) et donner quelques jours de repos à votre équidé.
-S’il y a de la fièvre, du jetage, si plusieurs chevaux sont atteints : isolez les malades ! Puis appelez votre vétérinaire.
-Si cela dure depuis plusieurs jours sans amélioration, si l’état général est atteint, que votre cheval présente de l’intolérance à l’effort, ou a des difficultés respiratoires même au repos : appelez votre vétérinaire sans tarder.
Lors de la consultation, le vétérinaire recueille un maximum d’informations (cf questions plus haut). Puis, il procède à un examen clinique complet au cours duquel il observera plus particulièrement l’appareil respiratoire (auscultation, palpation, observation de la courbe respiratoire…) La présence de bruits anormaux mais également la tolérance à l’effort du cheval et sa récupération sont évalués.
Pour affiner le diagnostic, plusieurs examens complémentaires sont possibles. Ces examens peuvent aller de la simple prise de sang (numération formule sanguine), prélèvements respiratoires par écouvillon, à l’endoscopie avec prélèvements bronchiques. L’endoscopie permet d’observer les voies respiratoires, l’aspect des sécrétions, les signes d’inflammation, la présence de saignements. Les prélèvements permettent de mettre en évidence le type cellulaire, la présence ou non d’éléments pathogènes (bactéries, virus, champignons…). Il est également possible de réaliser une échographie (mise en évidence de liquide dans la plèvre, présence d’abcès thoraciques par exemple) ou des radiographies.
Le traitement
Comme mentionné plus haut, la première chose à faire est de gérer l’environnement : il faut absolument réduire au maximum l’exposition à la poussière (foin mouillé, boxe aéré, litière dépoussiérée).
Les traitements médicaux peuvent quant à eux être administrés par voie générale ou par inhalation. En fonction de la cause de la toux, il s’agira parfois de broncho-dilatateurs associés ou non à des corticoïdes, parfois des antibiotiques (ciblés en fonction des résultats d’analyse si possible). Souvent, nous associons ces traitements à de la phyto/aromathérapie, particulièrement efficace sur les pathologies respiratoires.
Prévention :
-Isoler les nouveaux arrivants dans une écurie afin d’observer l’absence de jetage, de fièvre ou d’autres symptômes avant de les introduire dans l’effectif.
-Vacciner régulièrement contre la grippe et la rhinopneumonie, et en particulier les équidés amenés à se déplacer régulièrement en concours ou autre évènement équestre.
-Aérer votre écurie, limiter la poussière en choisissant du foin et la litière de qualité, éviter de stocker les fourrages au-dessus des boxes.